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Pour une théologie biblique de la prière

La prière est affaire de discernement, et c’est pourquoi nous avons besoin d’une théologie de la prière. Notre premier sentiment ne l’entend guère de cette oreille ! Tout désir de prière, sans distinction, nous réjouit. Si quelqu’un se sent poussé à s’y investir, avec son temps et son énergie, nous l’encourageons, sans chercher à démêler ses motifs, sans faire les « regardants » sur sa manière. Il va comme de soi dans nos Églises que « plus de prière » signifie « plus de vie », « plus de grâce ». Et l’Écriture secoue rudement nos « pieuses » illusions. Elle avertit : « Celui qui détourne l’oreille pour ne pas écouter l’enseignement (la Tôrâ), sa prière même est une abomination » (Pr 28.9 NBS). Il est frappant que Jésus, notre Seigneur, dans son traitement explicite du sujet, privilégie l’attitude critique : Ne priez pas comme les hypocrites, ne priez pas comme les païens (Mt 6.5,7,8). À sa petite communauté, les adversaires reprochent le peu de place, à leurs yeux, fait à la prière : en Luc 5.33, le sujet principal de leur critique est, certes, le jeûne, mais les prières sont, elles aussi, mentionnées2. C’est qu’il y a prière et prière. Entre elles il faut discerner.

Sept thèses voudraient y aider.

Thèse I. Toute prière n’est pas agréable à Dieu, mais celle, seulement, qui
satisfait son exigence.

Les fortes paroles dont on vient d’entendre l’écho dissipent l’illusion si naturelle que la divinité, flattée peut-être qu’on pense à elle, ne peut qu’accueillir favorablement les prières qu’on lui adresse. Un dieu dont toute la substance vient de l’homme qui s’aliène en lui, un dieu qui n’a de réalité que par le culte qu’on lui offre, obéirait, certes à cette logique ; un dieu, aussi, qui correspondrait à nos habitudes de consuméristes démocrates : un dieu commerçant qui chercherait des clients, un dieu politicien qui attirerait les électeurs… Mais le SEIGNEUR, « JE SUIS », est un grand roi, au nom redoutable ; il n’est pas servi par des mains humaines comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, et même d’adorateurs (cf. Ml 1.14 ; Ac 17.25). C’est à ses conditions qu’on obtient audience devant son trône.

Non qu’il proportionne l’accueil de la prière aux mérites et vertus de l’orant ! Ce serait une autre façon pour lui de tomber dans la dépendance des mains humaines. Il se peut que la condition qu’il pose soit celle même de la misère : le dénuement pitoyable, mais avoué… C’est précisément ce qu’il faut discerner, en explorant ce que l’Instruction divine révèle de la prière.

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Henri Blocher, « Pour une théologie biblique de la prière », Théologie Evangélique 5.2, 2006, p. .

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