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L’Eglise et la place des enfants

Conférence donnée le 26 avril 1986, à l’occasion du 20″ anniversaire de la Faculté.

Oui à l’assurance évangélique – mais l’excès nuit. Non au conformisme de l’auto-dénigrement, non à la dissimulation timorée ou diplomatique des couleurs qu’on devrait hisser – ceux qui ont la vérité faisant comme s’ils ne l’avaient pas ! – mais gare à l’autosatisfaction ! D’autant plus vivement que nous sommes convaincus de la justesse de l’ecclésiologie «professante», celle des Eglises libres, baptistes, mennonites, méthodistes, pentecôtistes, des Frères, etc., gardons-nous du triomphalisme facile.

Il est salubre, à cette fin, de concentrer l’attentions sur les difficultés spécifiques de la doctrine que nous épousons (avec un amour clairvoyant, si possible !). C’est verser dans l’illusion que d’imaginer construire un système libre de toute difficulté… Le théologien, comme tel, n’échappe pas, en ce monde, aux épreuves et aux tentations. Au demeurant, les problèmes ne sont pas insolubles ! Nous associons à l’aveu candide que nous voulons en faire nos suggestions sur la juste manière de les traiter.

Un problème à la fois. Nous nous contenterons ci-après de l’un des plus «sensibles», qui importe fort à la pratique et qui exige une analyse théorique assez fine: le problème des personnes que beaucoup répugnent à loger hors de l’Eglise, auxquelles, pourtant, l’ecclésiologie professante refuse la qualité de «membres». Sont en cause, d’abord, les enfants des croyants: quelle place leur reconnaître?

Les membres de l’Eglise

L’Eglise de professants, comme son nom l’indique, se compose de ceux-là seuls qui déclarent croire personnellement en Jésus-Christ et s’engagent à le suivre. Elle réalise une «fraternité» surnaturelle (1 P. 5,9 littéralement) par la participation de tous, censément, à la même nouvelle naissance. Son insistance sur cette condition d’appartenance l’oppose polairement au «multitudinisme», système, hérité des temps de chrétienté, qui fait de l’Eglise visible un ensemble mélangé, corpus mixtum, où les irrégénérés peuvent être nombreux. Les confessions de foi réformées ne posent pas formellement le multitudinisme, on peut le noter, puisqu’elles prévoient un engagement spirituel équivalent pour les membres adultes ; mais elles ajoutent les enfants, et leur ecclésiologie entre ainsi en conflit avec celle des professants(1). Historiquement, les Eglises réformées ont emboîté le pas aux luthériens dans la voie multitudiniste, surtout quand elles bénéficiaient d’importants appuis politiques.

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Henri Blocher, « L’Eglise et la place des enfants », Fac Réflexion 1, 1986, p. .

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